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NOTICE SUR L'HISTOIRE DE BRACIEUX



Un manuscrit anonyme conservé à la bibliothèque de l'Abbé Grégoire (Blois) raconte : "Bracieux qu’en langue romane paraît être appelé Bracel est nommé Bracelli dans un pouillé Chartrain, ailleurs Bracidus  et surtout Braceoli, mot celtique latinisé qui semble signifier un marché ou magasin ou seigle et ou meteil (Brace seigle et meteil)."





Bracieux qu’en langue romane paraît être appelé Bracel est nommé Bracelli dans un pouillé Chartrain, ailleurs Bracidus  et surtout Braceoli, mot celtique latinisé qui semble signifier un marché ou magasin ou seigle et ou meteil (Brace seigle et meteil).

Cette localité située comme l’antique Avaricum (Bourges) entre 2 rivières à leur confluent et un étang et comme beaucoup de villes gaulois près d’un petit coteau, de l’eau et des bois, cette localité dis-je qui est au milieu d’une campagne, infertile, marécageuse et boisée, j’ajoute presque inaccessible sans de nombreuses longues chaussées, ne dut évidemment son origine sous les gaulois ou sous les romains qu’au non à sa position peu accessible et à son île et à son commerce et à l’industrie.
Sous ces derniers, peut-être ?, l’emplacement de l’église qui est dans une île, était-il consacré au culte d’une divinité païenne celtique. Il y a près de là le climat des Bourbons bourbe, vâse, mentionné avant Henri IV et ce nom de Bourboys désignait dans l’antiquité Apollon dieu des bains.
De plus les anciens consacraient particulièrement à des divinités  le bord des fontaines et les îles des rivières. Il n’est donc pas étonnant que vers le 6ème siècle, on ait bâti une chapelle dans une île à Bracieux à la place d’un temple.  (1)
Ce bourg composé d’ouvriers n’a jamais été bien riche. L’église d’après un pouillé chartrain était fut une des plus pauvres du diocèse. On comprend qu’il ne put y avoir d’abord qu’une chapelle dans un lieu si peu important. Les églises paroissiales ne se généralisèrent d’ailleurs à la campagne qu’aux XIè et XIIème siècle. (auparavant les offices paroissiaux ne se faisaient qu’aux cathédrales).
La chapelle de Bracieux appartint au VIIIème siècle (2)  aux seigneurs d’Amboise de sorte que les archevêque et évêque d’Orléans et de Tours, leurs enfants, en héritèrent. Dans le même siècle et sous Charlemagne le Chapitre de Saint-Aignan d’Orléans possédait à Tour en Sologne un domaine qu’il céda en 1163 pour l’établissement du Prieuré de Boulogne,  ainsi que le constatent Bernier et un prieuré cartulaire du XIIIème siècle des archives départementales.
En 886 les dits prélats cédèrent au dit Chapitre, à titre précaire (precaris more) et par échange 5 manses dans la ville (villa (3) de Bracieux avec une chapelle en l’honneur de Marie mère de dieu, construite en ce lieu, situé sur le territoire blésois et la vicairie d’Huisseau (Huisseau au moyen-âge fut en effet la paroisse la plus rapprochée de Bracieux dans le même diocèse et le même doyenné.  Tout était du doyenné de Cheverny, Fontaines et Neuvy du diocèse d’Orléans.)

Au Xème siècle, le centenier ou un administrateur de Bracieux quelconque chef militaire rendit ses fonctions héréditaires et se fit seigneur du pays.
En 1098, une charte nomme Payen de Bracieux ; de 1163 à 1190 Jérémie de Bracieux fit des dons au prieuré de Boulogne ; un autre seigneur sans doute laissa son nom à la grande place du marché de Bracieux appelée Champ Jobert ; en 1198 Pierre de Braicquel ou de Bracel [ou Braiecuel ?], un des plus illustres croisés paraît appartenir à la même famille. Enfin s’il reste des doutes sur l’existence de cette famille seigneuriale, voici des titres positifs. En 1 220 Reginald de Bracieux tuteur d’un jeune seigneur de Cormeré est mentionné avec le seigneur du Quartier Ce de Mont. En 1234 il est qualifié de Monseigneur et de Chevalier seigneur  de Bracieux, Dominus de Braceolis (4). Il renonce au droit de chasse en la forêt de Boulogne qu’ont eu ses prédécesseurs, comme à tout droit que peuvent avoir en cette forêt ses vassaux, de manière que ses successeurs n’aient rien à y prétendre.  Il rappelle un échange entre ses précedesseurs [dans le texte] et ceux du comte de Blois. Il était donc bien seigneur héréditaire. En 1312 mourut Eudes II de Bracieux, abbé de Marmoutiers, réformateur de l’abbaye, homme selon une chronique aussi illustre par sa science que par son origine. Les comtes de Blois achetèrent sans doute le château qui était probablement la seule propriété des seigneurs de Bracieux.
En 1365, le comte de Blois afferma la roiche de Bracieux. Où était cette roiche, où était le château ? En l’île de la Motte ou ailleurs ? Dans la Motte sans doute (5)?
En 1 089 le comte de Blois donna à l’abbaye de Pontlevoy, la chapelle de Bracieux.
Vers 1 110 ou 1 120 on bâtit probablement à la place de la chapelle, l’église paroissiale du lieu et à côté un prieuré, sous le vocable de St Nicaise de Rouen. Ces possessions de l’abbaye furent confirmées, l’église en 1 144 par Luce II et le prieuré par Alexandre IV. On cite un titre de 1201 de ce prieuré. En 1600 il était déjà détruit et en 1 659 le curé Maray s’étant fait attribuer à Rome le titre et les droits de prieur commandataire eut un procès à soutenir de la part du seigneur de Villesavin qui contesta à ce prêtre ses droits à la pêcherie près de l’église.
En 1500 un religieux habitait encore le prieuré. Il y avait en même temps un curé séculier.

Au XIIIème siècle, la mesure de Bracieux est en usage dans plusieurs localités voisines notamment au château de Villesavin ; des particuliers, (notamment un cordonnier  de Bracieux en 1252) possèdent de la vigne près Bracieux, à la marmouchère (6), fief à 500 mètres du bourg. Le moulin de Molineuf près Bracieux était aussi un petit fief alors (voir ce qui est relatif au prieuré de Boulogne).
Au XIVè siècle, Bracieux est le siège d’une prévôté royale ;  en 1391 Louis de Chatillon appelle le bourg  sa bonne (?) ville de Bracieux et cède à Boulogne le moulin du bourg. Au 15ème siècle les assises de la prévôté de Sologne se tiennent à Romorantin et à Bracieux. En même temps, les notaires résidant à Bracieux sont les notaires des paroisses voisines et en 1564 de Tour, Bauzy et Neuvy (7). En 1582 le bourg devient le siège d’une haute justice seigneuriale et sous Louis XIV il y eut un bureau de contrôle des actes. Au 17ème siècle, les gentilhommes et praticiens de Bracieux  ainsi que plusieurs commerçants, tuiliers, potiers, tanneurs etc firent des alliances qui témoignèrent de leur importance.  La fabrique acquit divers immeubles notamment au Tranchay près Bracieux où les habitants aisés eurent leur courtil ou leur pré de tout temps. Le magnifique retable de l’église est de 1660. Devant  se trouve un tabernacle au milieu d’une galerie, le tout est orné de colonnes et de niches avec statues.
Vers la même époque, on cite la rue qui va des ponts aux Halles de Bracieux + et en 1635 la prison de Bracieux.

 En 1629 Raymond Philippeaux mourut laissant par testament une somme pour l’instruction de la jeunesse. En 1639 Gervais Hautrais prêtre est qualifié principal du Collège de Bracieux. Le principal était aussi vicaire de Herbault. Citons les confrairies de Notre Dame, du St Sacrement, du Rosaire, la boite des trépassés ?, les processions de St Sebastien, de la St Roch, de Pâques, de la Vingtaine, le tableau de St Sebastien à l’autel de ce nom,  celui du rosaire à l’autel de la vierge et les grands tableaux et les peintures murales qui existaient autrefois.


Notes manuscrites en marge
(0)    Bracue près vendôme, Bracue olium (olium oginum confluent de rivieres source –fontaine) lieu humide près d’un confluent (bracue, braye, bruyat, liquide, vase marécage bourbe)
C’est la même position que Neung s Beuvron qui est celtique aussi et où les conquérants Romains ou autres élevèrent un camp formidable
(1)    Conjecture hasardée qui devrait être étayée sur quelques faits positifs. A-t-on trouvé des pierres druidiques, des restes de Cions Romaines, quelque chose enfin ?
(2)    Quels  étaient donc au 8ème siècle ces Sgr d’Amboise ?
(3)    Villa ne signifie pas ville mais réunion de manses ou maisons, villa nous montre que Bracieux était alors peu important et non fortifié.
(4)    En 1763 la Seigneurie de Cormeré dépendait de la baronne de Mondoubleau
(5)    Le mot Motte indique une simple forteresse ou retranchement palissadé sur une butte de terre entouré de fossés
(6)    Mar Mouchère, nom celtique comme Mar Magne, Mar cheval
(7)    Voir Bernier histoire de Blois, page 87 et 88

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