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LA COLERE GRONDE CHEZ NOS VOISINS DE NEUVY... 1839

Où il est question du projet de Bracieux d'annexer une partie du territoire des communes voisines. Le conseil municipal de Neuvy se prononce fermement sur le sujet le 7 septembre 1839...



Le Maire (M. Courtois) a exposé au conseil municipal qu’il est instruit depuis quelques jours. Le conseil municipal de Bracieux projette de faire distraire de celle de Neuvy, pour l’annexer à celle dudit Bracieux, quelques parties limitrophes à cette commune, qu’il est même question de faire par un géomètre lever le plan des objets convoités afin d’en solliciter de l’autorité la distraction. Qu’il ne lui a été donnée officiellement aucune connaissance de ce projet, projet qu’il sait être contraire aux intérêts de la dite commune de Neuvy, comme aux vues de ces habitants, même de ceux qui demeurent près du dit Bracieux. Qu’ils ne doivent pas garder le silence dans une telle circonstance puisqu’il est de l’intérêt de la commune de Neuvy d’en conserver toute l’étendue. Il a donc pensé qu’il est de son devoir de consulter le conseil pour aviser aux moyens de s’opposer à l’exécution des projets du dit Bracieux, pourquoi elle prie de mettre son avis sur cette question  et prendre la délibération qu’il jugera convenable.

Le conseil s’est exposé entendu et après en avoir délibéré est d’avis à la majorité de 7 voix contre 1 de s’opposer par tous les moyens qui sont en son pouvoir à l’agrandissement projeté par la Cne de Bracieux au détriment de celle de Neuvy, pour les raisons suivantes :

La Cne de Bracieux, d’une étendue d’environ 20 ha n’a aucun chemin vicinal à entretenir. La position financière de cette commune composée d’environ 900 habitants ne laisse rien à désirer. Son revenu de plus de 7000 francs est plus que suffisants pour son entretien. Ses rues et carrefours sont pavés. Cette prétention d’agrandissement n’a d’autre but que de faire face à des dépenses de luxe qui sont d’autant plus déplacées, qu’elles auraient lieu au détriment des communes qui l’avoisinent et, que sans marchés et sans ressources, n’en sont pas moins obligées aux réparations de leurs chemins qui procurent à Bracieux à cause de ses foires et marchés, la richesse et l’abondance.


Neuvy, au contraire, n’a d’autres ressources que le faible produit de ses centimes additionnels. La réparation des chemins, le loyer du desservant, de l’instituteur, son traitement, celui de garde-champêtre, l’entretien de son église sont autant de charges qui réclameront de ses habitants de nouveaux et impérieux sacrifices. Cette adjonction est tout à fait repoussée par les habitants qu’on voudrait distraire et qui cependant se trouvent demeurer près Bracieux.


La délibération n'aura que peu d'effet sur la décision de l'Etat. Et, le 3 septembre 1840, le préfet nomme un nouveau maire de Neuvy puisque depuis le rattachement d'une partie des terres de Neuvy à Bracieux, le maire Courtois n'a plus de domicile réel sur sa commune de Neuvy !!


Source : Cahiers de l'abbé Motteau, curé de Neuvy (1846-1885) transcrits par Mme Michou

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