L'arrivée d'un nouveau curé, René Jolly, relance la ferveur religieuse à Bracieux.
Avec l’arrivée du curé, les paroissiens se mobilisent pour ré-équiper l’église probablement
en piteux état.
Dès février, la Fabrique dresse une (longue) liste des objets nécessaires à
l’église : nappes d’autel, ceintures doubles d’un ornement tricolores pour les
messes quotidiennes, burettes argentées, croix processionnelle, encensoir,
chandeliers, lutrin, chaire à prêche, bassins de faïence propres à conserver
les eaux baptismales ou les eaux bénites ordinaires. Elle n’oublie pas
d’identifier les nombreuses réparations à faire à l’église : depuis le blanchissage
des murs intérieurs et des lambris, jusqu’à la réparation de la clôture du
cimetière afin d’empêcher le passage des bestiaux, …
En avril, la Fabrique commande une chasuble de damas noir pour le curé JOLLY et à nouveau en septembre suivant, une autre,
tricolore, le tout pour 176 francs 18. Elle ne s’adresse pas à n’importe qui
mais au Carmel de Blois, réputé
depuis le XVIIe siècle pour la qualité de ses broderies : devant d’autel, tapisseries,
ornements sacerdotaux, chasubles,… brodés de soies multicolores, entremêlées de
fils d’or et d’argent, … Les dames carmélites comptent parmi leurs clients, aussi bien la cathédrale de Blois, que de belles dames blésoises, et maintenant aussi l'église de Bracieux !
Coïncidence de l’histoire, les carmélites de Blois se sont
installées depuis 1810 dans une maison, appelée Hôtel des Phélippeaux, d’après le nom des anciens propriétaires, seigneurs
d’Herbault … !
En avril toujours, la Fabrique commande à Métivié Laroche, orfèvre à Blois, pour 650 francs d’objets de
culte :
- une croix processionnelle garnie de son bâton,
- une croix d’autel pied à tombeau et agneau doré,
- une paire de chandeliers d’acolyte (= d’enfant
de chœur),
- une lampe d’église, un
encensoir et sa navette,
- une paire de burette riches avec le bassin,
- une
custode, une boite aux saintes huiles.
En septembre 1816, Sœur Marie de
Saint-Paul, du Carmel de Blois,
envoie la chasuble tricolore demandée. « Elle
est composée d’étoffe on ne peut plus forte et bonne qualité, vous voyez que
nous n’avons point mis de retard depuis notre promesse. Voyez pour notre
mémoire ci-joint. Son montant est bien succinct relativement à l’argent fin de
la broderie de l’orfroi comme il nous a été passé à bon compte nous en
refaisons de même. Nous nous flattons qu’elle entrera dans votre goût de toute
manière. »
En 1816, le conseil de Fabrique procède également à une adjudication de travaux à
l’église, pour réparer et restaurer l’église.
Les engagements de dépenses se succèdent, l'église retrouve son faste ? Malheureusement, à la fin de l’année, le curé récemment arrivé, décède. L’église est
quelque peu désorganisée mais surtout, les finances semblent avoir du
mal à suivre. Le 22 décembre, sœur Marie de St Paul, du Carmel, se voit dans
l’obligation de relancer la Fabrique
pour engagements financiers non tenus : les chasubles n’ont toujours pas
été payées.
L’année 1817 se passe et les factures de la Fabrique, envers le
Carmel, comme envers Métivié Laroche, ne sont toujours pas payées. Sœur Marie
de St Paul ne sait à quel saint se vouer. En désespoir de cause, elle en vient à demander l’intervention de
Madame l’épouse du préfet ! Pas sans résultat apparemment puisqu'une lettre du préfet de février 1818 indique que la Fabrique et la commune, solidairement, commencent à rembourser.
(A suivre)
Sources : archives communales
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