Les cloches de Saint-Nicaise |
HELENE
et la petite Séraphine résonnent
tous les jours dans le clocher de Saint-Nicaise, depuis 1892. MARGUERITE les
accompagne depuis 1923.
Auparavant, il y avait Jeanne, bénite en 1780 et refondue en 1923, pour fabriquer MARGUERITE. Et avant ?
Auparavant, il y avait Jeanne, bénite en 1780 et refondue en 1923, pour fabriquer MARGUERITE. Et avant ?
Eh bien, avant, il y a eu aussi LOUISE et
la petite MARIE...
En 1730, le curé et les
marguilliers de Bracieux passent un marché
avec un fondeur de cloches, Jean MICHEL, pour fondre la cloche en
mauvais état.
A cette époque, les fondeurs sont
la plupart du temps itinérants : ils fondent les cloches sur place, à la
fois parce que le transport d’une cloche est compliqué et risqué et également
parce que dans les clients fournissent souvent tout ou partie des matériaux et
de la main d’œuvre. On retrouve la trace, à Breuvannes en Bassigny (Haute-Marne), d'un Jean MICHEL, fondeur, avec son frère Emmanuel. Breuvannes est au coeur d'une région qui a fourni de nombreux fondeurs de cloches (et aussi de canons selon les "opportunités"). Hasard ou non, la famille BOLLEE qui fournira plus tard les cloches de Bracieux provenait également de cette région avant de s'installer à Orléans...
A Bracieux, le contrat est signé au début de l’année 1730 directement dans le Registre paroissial :
« Nous curé,
marguilliers les habitants de la paroisse de Bracieux soussignés … Jean
Michel fondeur de la cloche du pays de Loraine aussi soussigné … avons fait le
marché qui suit savoir que moi Michel m’oblige de fondre la cloche du dis
Bracieux et de la rendre bien sonnante dans le clocher du dis Bracieux … à la charge de … sieur curé marguiliers les fabricants me
fournir retour les matériaux nécessaires pour refaire la dite cloche et
laquelle leur sera permis d’augmenter
jusqu’à deux cent livres de métal me
fournissant le métal nécessaire. Ce présent marché fait ….marguiliers
les habitants me payer la somme de cinquante livres pour la façon de la cloche
après conception … ce qui a été accepté par nous …le deux janvier mil sept cent
trente.
IM, Bourguignon,
Lerasle, Letort, André Lalun, Rouleau, Bourguignon, S Pothain, Pilleboue,
Mariau chiverny, Mariau curé de Bracieux, Pierre Mariau chirurgien »
Le travail est fait assez
rapidement puisque le 16 mars on bénit la nouvelle cloche nommée LOUISE. La cérémonie
est enregistrée comme les baptêmes dans le registre paroissial :
« Le 16 mars de l’an 1730 après midi jour de jeudi a été bénite
par nous Etienne François Mariau curé de cette paroisse ci nommée Louise par
Louise du Lenoir dame de cette paroisse et par messire George Phelipeaux
d’Herbault, Bracieux, Neuvi, Bauzi, l’Isle et autres lieux, Lieutenant pour le
roy, assistants Etienne Degiboust … Etienne Jacques Baret religieux de
Boulogne, assistants, présents les marguilliers … et autres habitants
soussignés
Ont signé les personnalités présentes : Phelypeaux
d’Herbault, Dom SR Estienne, de Querouart Herbault, les religieux de
Grandmont ( f E Degiboust du Chatelet rx de grandmont), Pierre Mariau, Baret
Rlgt de Grandmont, Rouleau, S Pothain, Lerasle fils, S Pothain, Letort,
Bourguignon, Pilleboue, claubineau, Mariau curé
Le curé a précisé en marge : « La cloche peze
quatre cent soixante et cinq livres. Elle pezoit auparavant trois cent
quatre-vingt-onze. Nous avons acheté deux cent livres de métal qui a coûté
vingt-quatre sols la livre. La plus grande partie du métal acheté était des
pièces de cloches de Châteaudun en Beauce. Cette cy a été fondue par la
tuilerie de Candis. Elle a été manquée une fois par la négligence d’un des
fondeurs. On leurs a donné cinquante
livres de façons et avons fourni le tout. »
On y apprend au passage que l’on
a utilisé le four de la tuilerie de Candy plutôt qu’en construire un
spécifiquement, ce qui se faisait souvent...
Mais ce n’est pas tout, car
« le trente avril dite année 1730
jour de dimanche au second coup de nos vêpres, nous curés sous-signés,
avons fait la bénédiction d’une seconde cloche, qui a été nommée Marie par le
Sieur Jean Lerasle conseiller du roy au grenier à sel de Cheverni, et par dame
Marie Bertheaulme, présents les sieurs marguilliers Etienne Rouleau principal gager
et François Pothain et autres habitants soussignés. Si la dite cloche pour
servir à l’église en cas de besoin, ayant été dessinée en second lieu pour
servir de timbre à une horloge que les habitants ont dessein de faire monter
dans le dôme de la hale, dont acte… »
On apprend au passage que la
halle est utilisée à cette époque, avec un petit clocher qui la surmonte.
SERAPHINE - La vérité triomphe de tout |
HELENE |
Les cloches MARIE et LOUISE sont
donc nées en 1730. Qu’est devenue MARIE ? Nul ne le sait. LOUISE a peut-être servie à
JEANNE, fondue en 1780 ? Laquelle JEANNE a été fondue en 1923 pour
devenir MARGUERITE et rejoindre HELENE et SERAPHINE...
Sources :
-
Archives départementales du Loir-et-Cher (Registre
paroissial de Bracieux)
www.clocherobecourt.webounet
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