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1923 UN AMERICAIN A BRACIEUX



En 1923, un Américain de Boston passa par Bracieux le jour du Comice Agricole. Impressionné par les décorations de la ville, il fit paraître un article dans le journal local, le "Christian Science Monitor".  Il raconte...


Les habitants avaient orné de sapins leur ville jouet, de sorte que chacune de ses rues sinueuses avait sa double rangée de verdure odorante.

Des fenêtres des petites maisons de pierre pendaient des guirlandes et les rues étroites étaient traversées par des festons de branches de sapin. Ma première impression fut qu'une singulière harmonie présidait à la décoration tant dans le dessin que dans les douces couleurs ornant la verdure; ma seconde impression fut que les décorations individuelles étaient extraordinairement variées, car chaque habitant avait réalisé ses propres idées dans l'ornement de sa maison.

Le tailleur du village, apparemment artiste de la brosse aussi bien que des ciseaux, avait exécuté un blason portant ses outils préférés : les ciseaux et la pelote de fil. A la devanture, ses pièces de draps étaient gracieusement ornées de grappes de glycine, motif qui se répétait dans les festons pendant à la vitrine de sa boutique minuscule.
Le mercier, magicien de la couleur, avait eu une idée originale. Au centre de sa guirlande qui traversait la rue, il avait suspendu un panier de fleurs sur lequel était posé un papillon de soie géant, aux couleurs éblouissantes.
Une petite dame qui fournit en laine les tricoteuses de Bracieux, avait réalisé les festons ornant la façade de sa maison, avec les articles de son commerce : des écheveaux aux brillantes couleurs.
Pour n’être pas surpassé en originalité ni en à-propos, le pâtissier avait fait ses guirlandes avec des coquilles d’œufs colorées comme pour Pâques. Deux chaînes de ces fragiles ovales de couleur joignaient sa boutique à celle du marchand de bicyclettes.
Celui auquel j’aurais décerné le 1er prix, était un chef d’œuvre d’ingéniosité : le pharmacien avait suspendu au centre de ses festons de verdure, un petit ballon dont la nacelle renfermait trois bébés – des poupées-. Leurs mains tendaient un écriteau portant cette supplication : Nous voulons vivre. Aidez-nous ! Des soins, de l’hygiène, de l’air !
Les plus belles décorations étaient réservées à la place de l’hôtel de ville. Au centre était un kiosque, bosquet de feuillages et de fleurs, et, tout autour, l’exposition agricole qui, en fait, était l’objet de la fête….


Traduit et extrait du journal The Christian Science Monitor, 13 octobre 1923

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