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1930 SOUVENIRS D'ECOLE (Partie 3)


Monsieur Hippolyte, instituteur à Bracieux assumait également les fonctions de secrétaire de mairie ...



Témoignage de Guy Doireau






Les mariages s’organisaient souvent le samedi, Monsieur HIPPOLYTE [à la fois instituteur et secrétaire de mairie] nous informait en cours de matinée de son absence, pour enregistrer la cérémonie, à la mairie proche de l’école. Cet éloignement de courte durée, nous laissait seuls et sans surveillance dans la classe, et malgré les avertissements préalables de notre maître donnait lieu très souvent à quelques chahuts difficiles à maîtriser. 

Je conserve le souvenir d’une absence qui devait avoir de fâcheuses conséquences pour mes vêtements ! Les premiers mouvements se manifestèrent par une bataille de casquettes, et la mienne fut projetée vers une armoire à deux corps, au bord de laquelle se trouvait un verre rempli d’encre. J’allais récupérer ma coiffure, lorsqu’un second projectile fit basculer le verre qui tomba à mes pieds, l’encre scolaire violette répandue sur une partie de mes vêtements ! Je regagnais ma place rouge de confusion, et imprégné de liquide violet, honteux de ma situation.

C’est alors que Monsieur Hippolyte apparut, et sa colère explosa ! L’auteur de cette catastrophe, plus ou moins responsable, fut désigné, giflé à plusieurs reprises, et un plumier à portée de main servit d’instrument pour couronner la sanction !
Mon aspect ridicule avait déclenché une formidable rigolade dans la classe, ce qui ne fit qu’augmenter le courroux de Monsieur Hippolyte.
Je n’ai pas de souvenir précis sur la suite de cet « accident » si ce n’est l’indignation de ma mère lorsque j’apparus à mon retour à la maison, mettant en cause l’absence de l’instituteur, et sa contrariété devant l’étendue des dégâts vestimentaires. 

Cependant cet événement fut l’objet de joyeux entretiens au cours des récréations, mais Monsieur Hippolyte réagit en instaurant une discipline rigoureuse, et la promesse de sanctions en cas de récidive. Le calme revenu, le maître reprit son enseignement, faisant preuve d’une surveillance accrue, toujours en alerte sur le comportement de ses élèves.

J’entends encore ses colères, lorsqu’il descendait de son bureau, le porte-plume entre les mâchoires, et après la tempête, nous déclarant d’une manière conciliante : « Sales gosses tout de même ! »

Cette phrase bien établie ressemblait fort à un pardon, à l’intention de toute la classe.

Source : La Belle Enfance, Guy Doireau, 2012, avec l'autorisation de sa fille

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